LA MALADIE ET LES RACCOURCIS SPIRITUELS

May 24, 2023

En mars dernier, lors de mon voyage au Costa Rica, j’ai attrapé pour la énième fois la covid!!! N’étant clairement pas assez en forme pour enseigner, j’ai dû annuler ma masterclass du vendredi afin de me reposer durant plusieurs jours d'affilés.

Pendant cet intervalle où mon corps n’avait d’autre choix que d’accepter d’être plongé dans la lenteur et l’inconfort physique qu’amène le virus, il aurait été vraiment facile pour moi de m’engouffrer dans le tunnel des jugements de l’Égo.

Voyez-vous, l’Égo se cherche toujours un petit quelque chose à se mettre sous la dent et la maladie est l’un de ses aliments PRÉFÉRÉS!!! Ici, le fait que j’avais ENCORE la covid aurait facilement pu devenir une occasion en or de me juger en me demandant ce qui ne vas pas chez moi pour toujours être malade comme ca!

Mais vous me connaissez! Toujours aussi curieuse de découvrir les angles morts de l’anatomie somatique, j’en ai plutôt profité pour prendre le temps de regarder à l’intérieur de moi ce que la covid faisait monter à la surface.

En connectant avec mes Guides et mon Moi supérieur pour voir ce que avait besoin d’être vu, j’ai tout de suite réalisé à quel point la maladie avait le pouvoir de déclencher un immense réflexe de honte et de blâme!

Entre deux vagues de fièvre et de léthargie, j’ai pris conscience de tout ce que l’être humain a tendance à projeter sur le corps physique et “la maladie” lorsque l’inconfort des symptômes fait son œuvre. Mais j’ai surtout vu que ce mécanisme de projection était à double tranchant chez les gens qui se tournent vers la spiritualité pour comprendre les racines de la maladie.

Dans cet instant d’immobilité forcée, j’ai vu que plusieurs d’entre nous portent un schéma de conscience collectif qui nous amène à avoir honte d’être malade ou en convalescence, comme si cela signifiait que nous avions faillit à la tâche divine de se garder en santé!

Puis, tout de suite après avoir vu la honte d’être malade quand on cherche à “s’éveiller et à évoluer”, j’ai vu le schéma de conscience du blâme de soi arriver en bon sauveur pour calmer le jeu.

C’était comme si se blâmer soi-même était un moyen d’éviter à la conscience l’expérience de la honte en se tapant sur la tête pour faire diversion du vrai sujet. J’ai trouvé fascinant de voir comment l’être humain tend à se tourner vers le blâme pour se soulager de la honte de ne pas «être assez».

Laissez-moi vous donner quelques exemples de ce à quoi peut ressembler le blâme de soi face à la maladie.

“Je n’ai pas fait assez de sport ou mangé suffisamment de légumes pour prévenir la maladie… Si j’avais une meilleure hygiène de vie, ça ne m’arriverait pas.”

“Si j’avais pris du temps pour m’arrêter et prendre soin de moi, je ne serais pas malade! Pourtant, je sais que c’est important… Je suis la seule responsable de ce qui m’arrive!”

Ou encore, mon préféré:  “Bon, qu’est-ce que je n’ai pas réglé à l’intérieur de moi pour être ENCORE malade? Je devrais être rendue ailleurs”.

À mon avis, cette troisième version du blâme de soi est assurément la plus “séduisante” de toutes!  Mais elle est surtout la plus répandue dans la communauté de gens qui sont engagés dans un processus d’éveil conscient. 

En tout cas, c’est certainement cette version du blâme qui me faisait de l'œil au Costa Rica quand j’ai attrapé la covid pour la énième fois… et c’est celle que j’observe le plus fréquemment chez les gens que j’accompagne.

Même si, ce jour-là, je ne suis pas tombée dans le panneau de me juger d’avoir ENCORE la covid, j’ai pris conscience que le blâme de soi est simplement une émotion qui en maquille une autre, c'est-à-dire « la honte de ne pas être assez ». Un peu comme si on se disait inconsciemment:  «Si j’en avais fait plus, si j’étais assez “évoluée”, je ne serais pas malade! ».

Croire à tort qu’on est malade parce qu’on n’a pas assez fait de cheminement intérieur est une idée largement répandue que je suis fréquemment appelée à déconstruire. Mais c’est malheureusement un raccourci spirituel pernicieux qui manque de nuances et de justesse.

Si je vous partage ceci aujourd’hui, c’est tout simplement pour vous aider à vous rappeler que le blâme de soi est toujours quelque chose qui nous est chuchoté par la voix de l’Égo. En particulier lorsque l’on est malade ou en convalescence…

Quand on prend le temps de se dépouiller de toutes nos projections pour simplement ÊTRE EN PRÉSENCE de la maladie, on constate rapidement que notre lumière intérieure est toujours la même, indépendamment de la “santé” et de la “maladie”.

Et ce constat est ce qui nous rapproche de ce que j’appelle la voie du Maître en soi.

On ne peut pas empêcher le corps physique de faire l’expérience de la vie et de la maladie. Mais on peut certainement apprendre à faire l’expérience de la maladie sans l’encombrer du blâme, de la honte et de la projection…

Mylène, xox